17.1.1883 Immobilienversteigerung im Gemeindehaus Heimersdorf für 12.401 Mark
SPECKLIN Ignace (1835-1904) & RIEHR Marie-Anne (1836-1912) (oo 21.11.1861)
Beschreibung der Steigobjekte in Heimersdorf:
1) Section A 659 31 ares Wiese (arrondie) adjugé à HOFFSTETTER Pierre Mark 360
2) A 663/664 11 ares Wald SPECKLIN Joseph de Joseph 40
3) C 612/3/4 35 ares Acker JELSCH J./ caut.KLEIBER Fr.Ant. 430
4) C 886 21 ares Acker ALTENBACH Joseph 170
5) A 145 14 ares Wiese HUBSCHWERLIN Pierre 680
6) A 447 9 ares Acker SIRLIN Sébastien 160
7) A 519 16 ares Acker KLEIBER Fr.Antoine 250
8) A 943 16 ares Acker KLEIBER Camille , cordonnier 160
9) A 1133 13 ares Acker RICH Joseph 115
10) B 324 17 ares Acker BUZY Jacques 230
11) C 87/88 21 ares Wiese BRAND Morand 640
12) C 215 11 ares Acker SCHREYER Aloïs 85
13) C 225 34 ares Wiese MULLER Jean-Baptiste 1110
14) C 527 23 ares Acker MARX Mathieu , sabotier 270
15) A 981 10 ares Acker BACH Aloïs 110
16) C 794/5 22 ares Wiese MUNCH Célestin 250
17) D 25 14 ares Wiese KLEIBER Odilia 460
18) B 130 145 ares Wiese WEIL à Niedersept & BLOCH à Hirsingue 2010
19) A 380 17 ares Acker KLEIBER Fr.Antoine 380
20) B 84/88/9 10 ares Acker HUBSCHWERLIN Pierre 170
21) C 710 11 ares Acker SPECKLIN Sébastien , maire 45
22) C 633/4 14 ares Acker MUNCH Sébastien , Wirt 160
23) A 753 15 ares Acker JUNCKER Léonhard 50
24) D 46/7 7 ares Obstgarten MUNCH Emile , Wirt 370
25) A 379 8 ares Acker BRAND Joseph 125
26) A 692/3 14 ares Acker ALTENBACH Jos. d'Antoine 40
27) A 910 13 ares Acker BRAND Joseph 80
28) B 585 7 ares Acker BUZY Jacques 50
29) C 352/3 12 ares Acker BRAND Morand 130
30) C 551 10 ares Acker KLEIBER Fr. Antoine 150
31) C 731/2 10 ares Acker FEDERSPIEL Madeleine 85
32) A 769 13 ares Acker REY Dominique , Sabotier 80
33) A 217 17 ares Acker JELSCH Pierre 135
34) D 36/7/46 13 ,75 ares Wohnhaus , Hof , DATTLER Antoine ,WEISS Thérèse (*)
Scheune , Stallungen , , Schopfen , Garten , Schweinestall , enf. Joseph , Marie , Thérèse ,
begrenzt: SPECKLIN Joseph , BRAND Pierre , MUNCH Philippe , Strasse Eugénie , Françoise , Justine 2000
35) C 157 0 ,35 ares Krautland HAEFELIN Nicolas 16
36) C 505 11 ares Acker GOEPFERT Jean 40
37) C 672/3/4/5 15 ares Acker ALTENBACH Pierre 115
38) C 861 15 ares Acker FEDERSPIEL Stephan 115
39) A 582/584 17 ares Acker HUBSCHWERLIN Pierre/MUNCH 250
40) A 264 13 ares Acker " 165
41) A 78/9 16 ares Acker NORTH Laurent 200
Total total 40 pièces = 740 ares arrondi) 12.401 Mark
dispersé entre 29 acquéreurs différents
6 pièces = 250 ares prés , 30 pièces = 440 ares champs , 1 pièce de 7 ares Obstgarten ,
1 pièces = 11 ares forêt , Wohnhaus et Hof , etc.
Eigenthumsnachweis: surtout hérité de SPECKLIN Morand-LIDIN (selon Theilung 1860 Me.BECK Hirsingen)
Lasten und Bedingungen: 16 articles
Zwangsvollstreckung (nach § 702 ch.5 Civilprozessordnung)
(Me. LEHMULLER Martin à Altkirch ADHR 6 E 3/222 N°372 , relevé le 13.1.1998 par Paul F. SPECKLIN)
(*) le 23.3.1868 DATTLER Antoine et sa femme WEISS Thérèse ont passé un bail de gré à gré pour 12 ans et (suite 9/9-5)
1200 F d'un moulin et divers autres immeubles à Heimersdorf avec les propriétaires STOECKLIN Pierre et HELTERLIN Gertrude) (ADHR 6E35/305 N°5723 Me. BECK à Hirsingue)
17.2.1883 Suite à la vente aux enchères de ses biens pour 12.401 Mark , réalisée le 17 janvier 1883 , SPECKLIN Ignace cède 10.391 Mark de créances à SCHMOLL David , propriétaire à Seppois-le-Bas et à SCHMOLL Jacob commerçant à Lille et lui paye sur le champ devant le notaire la somme de 8.572 Mark. Les créances de 10.391 Mark sont payables aux SCHMOLL par les 32 enchérisseurs d'immeubles en 4 annuités sans intérêt la première ayant été payable le jour de la vente du 17 janvier.
(résumé de 6 pages d'actes ADHR 6E3/222 N° 430 Altkirch)
(cf.photocopie et interprétation partielle du document)
17. Februar 1883 Uebertrag ad 10.391 Mark
Vor dem unterzeichneten , zu Altkirch wohnenden Notar Lehmüller , sind erschienen:
Herrn Ignaz SPECKLIN , Ackerer und seine von ihm hierzu ermächtigte , gewerbelose Ehefrau
Maria Anna RIEHR , beisammen zu Heimersdorf wohnhaft ,
welche andurch unter der einfachen Gewährleistung für die Rechtsmässigkeit und Existenz der nacherwähnten Forderungen , folglich ohne je zu einer Rückzahlung von Geldern verpflichtet oder ein Recourse ausgesetzt zu sein ,
(vollstreckbar ausgefertigt in 6 Rollen & einfach angefertigt ebenfalls in 6 Rollen)
den hier anwesenden und dies annehmenden Herren David SCHMOLL , Eigenthümer in Niedersept wohnhaft und Jacob SCHMOLL , Kaufmann in Lille wohnhaft ,
eine Summe von Zehntausenddreihunderteinundneunzig Mark , cediert und zum Eigenthum übertragen haben , welche ihnen auf Grund eines Versteigerungsprotokolls des unterzeichneten Notars vom 17. Januar 1883 , durch die nachgenannten Personen für vertragskaufte Immobilien geschuldet wurde und zwar:
1) 360 Mark Josephine HOFSTETTER , etc. .... Summe 10.391 Mark
Auf den Grund des obenerwähnten Versteigerungsprotokolls sind die angeführten Beträge zahlbar in vier gleichen Terminen , verfallen von Jahr zu Jahr vom 17ten Januar laufenden Jahres angerechnet , ohne Zinsen , im Räumungsfalle aber mit Zinsen von der Verfallzeit. ...
Diese Cession geschah um den Preis von 8.572 Mark 57 Pfennig welche Summe die Herren SCHMOLL
(ont payé en monnaie sonnante à Ignace en présence du notaire - soit 18 % de moins). ...
22.3.1883 SPECKLIN Ignace & sa femme M.A. RIEHR vendent pour 120 Mark à Emile ZUEMKELLER Dienstknecht à Hirsingue une pièce de 10 ,90 ares de champ section D 316 Mühlefeld à Hirsingue , provenant de l'héritage dans les années 1860 de ses parents SPECKLIN Morand et LIDY Thérèse.
(ADHR 6E3/222 Altkirch N° 521)
15.4.1894 SPECKLIN Ignace , Tagner , & sa femme M.A. RIEHR , sans prof. , autrefois à Heimersdorf , actuellement à Brunstatt , vendent pour 40 Mark à Antoine NOLLINGER fils d'Antoine , cultivateur à Illfurth , un champ de 9 ,20 ares au Bluttenberg à Illfurth , provenant de la succession du père RIEHR Pierre , -décédé il y a 50 ans , surface non garantie. (ADHR 6E3/279 N°9494)
Acte de décès de SPECKLIN Joseph
L'an mil neuf cent douze le vingt un octobre à 8 heures , pardevant nous , VALZI Marius , administrateur en chef des colonies , administrateur maire de la commune mixte de Louga et remplissasnt en cette qualité les fonctions d'officier de l'état civil de ladite commune , sont comparus à la Résidence du cercle les Sieurs NEAU Jean Pierre Marie âgé de 26 ans , employé de commerce et RAFFIN Edouard âgé de trente deux ans , cafetier , tous deux domiciliés à Louga , voisins et amis du décédé , lesquels nous ont déclaré que le sieur SPECKLIN Joseph , âgé de 34 ans , commerçant domicilié à Louga , né à Heimerstorf (Haute-Alsace) le 21.4.1878 , célibataire , fils de Ignace eet de Anna RIEHR , tous deux décédés à Brunstatd (Alsace) est décédé hier au soir 20 courant à 20 heures trente minutes , en son diomicile ... Signatures au registre
5/1999 PFS
9/9-6
Histoire d'Ignace SPECKLIN (1835-1904) et Marie-Anne RIEHR (1836-1912) ,
de sa belle-soeur Louise RIEHR (1839-1922) ,
de son fils Léon SPECKLIN (1880 - 1952)
Ignace SPECKLIN , (*) cultivateur à Heimersdorf (né le 2.11.1835 Heimersdorf) , veuf depuis le 13 juin 1861 de MUNCH Marie Ursule décédée à la suite de la naissance de leur premier enfant Marie Eugénie , elle-même décédée un mois plus tard , le 14 juillet 1861 , épouse le 21.11.1861 Anne-Marie RIEHR (19.8.1836 Illfurth-30.5.1912 Brunstatt) , la soeur de Louise.
Au bout de 20 ans de dur labeur , Ignace , habitant dans une ferme de la Kapellengasse , rue Sainte-Odile , à la tête d'une belle exploitation de 750 ares , aidé par deux domestiques , KLEIBER Joseph fils de Bernard célibataire de 44 ans et d'une jeune fille de 17 ans , MEYER Joséphine , décide de tout quitter à Heimersdorf. Précédemment , le couple avait fait deux emprunts considérables. Un premier emprunt de 1200 Mark , le 7.4.1881 , pardevant Maître BECK , notaire à Hirsingue , auprès de Demoiselle Barbe DRESCH , rentière à Hindlingen , à 5 % d'intérêt , garanti sur l'ensemble des biens fonciers de la famille Ignace SPECKLIN-RIEHR ( ADHR 6E35/222 N°14.217). Un an plus tard , le 28.4.1882 , ils font un deuxième emprunt de 2000 Mark (2500 F) , cette fois-ci auprès de leur soeur , Demoiselle Louise RIEHR , "Gesellschaftsleisterin" (Dame de compagnie) (sic) , habitant à Rosny-sous-Bois département de la Seine , rue de Neuilly N°32. Les conditions sont les mêmes que pour le premier emprunt de 1881: intérêt 5 % , garantie sur les immeubles (ADHR 6E35/220 N°13.869).
Questions sans réponse: pourquoi Ignace et son épouse Anne-Marie ont-ils fait de tels emprunts? Pourquoi ont-ils décidé début 1883 de liquider leur belle exploitation de Heimersdorf en abandonnant aussi les fonctions de conseiller municipal? Ont-ils estimé que l'agriculture ne nourit plus leur nombreuse famille , ont-ils été attirés par le développement fulgurant de l'indsutrie mulhousienne? Y avait-il d'autres causes? Secret de famille , non dévoilés , malgré mes nombreuses investigations faites à partir des années 1997 dans les actes notariés , dans la famille à Heimersdorf , auprès de Xavier WILLIG , ancien adjoint au maire de Heimersdorf , etc.
En effet , le 17.1.1883 , Me. LEHMULLER Martin , notaire à Altkirch , procède à l'adjudication (forcée = Zwangsvollstreckung) de l'ensemble de leurs biens à Heimersdorf , près de quatante pièces de champs , forêts et prés dispersés auprès de 32 acheteurs et leur maison et ferme de la rue Sainte-Odile vendue à DATTLER Antoine et WEISS Thérèse , le meunier (ADHR 6 E 3/222 N° 372). Le montant de l'adjudication est de 12.401 Mark. Ignace semble avoir remboursé d'abord à sa belle-soeur Louise RIEHR les 2000 Mark empruntés le 28 mars 1882. Un mois plus tard , par acte du 17 février 1883 , Ignace cède aux Juifs SCHMOLL David , propriétaire à Seppois-le-Bas et SCHMOLL Jacob commerçant à Lille pour 10.391 Mark de créances et reçoit en échange la somme de 8.572 Mark en espèce (càd. SCHMOLL a retenu 18 % d'intérêt pour les créances qu'il ne peut encaisser qu'au cours des 4 années à venir). Si Ignace doit encore rembourser les 1200 Mark à sa créancière Barbe DRESCH pour son emprunt du 7.4.1881 , il lui resterait de cette vente de ses biens heimersdorfois , hérités en 1860 en grande partie de ses parents SPECKLIN Morand - LIDIN Thérèse , la somme de 7.372 Mark.
Dès la fonte des dernières neiges en avril 1883 , le couple SPECKLIN - RIEHR avec ses dix enfants sur les douze qu'il a eu , âgés de 21 à 3 ans , quitte Heimersdorf pour Brunstatt. Il s'installe dans une masure du quartier insalubre au N° 7 de la rue des Roses. Il va travailler comme manoeuvre à la SACM poste qu'il occupera une quinzaine d'années , jusqu'à sa mise en invalidité. Ignace profitera encore quelques années de sa maigre pension et décède dans son taudis à Brunstatt 21 ans après son arrivée dans son village d'accueil , le 13.5.1904 , à l'âge de 68 ans et 6 mois.
(*) cf. "À Brunstatt à la belle époque , mourir à 17 ans pour le roi de Prusse" , 1993 ,
de Robert Specklin et Raymonde Ollier.
Louise RIEHR est née à Illfurth le 12.3.1839 , cinquième fille , septième et dernier enfant de RIEHR Pierre (1782 Luemschwiller-31.3.1845 Illfurth) , cultivateur à Illfurth , et de sa deuxième femme , BARTH Marie-Anne (1797-1869) , 15 ans plus jeune que lui , qu'il avait épousée le 28.12.1825 à Illfurth , 4 mois après le décès de sa première femme , WOLFF Madeleine Lucie , morte à 36 ans le 2.8.1825 après 13 années de mariage sans enfants. Par ailleurs , le père de Louise , Pierre RIEHR décède à 63 ans , laissant son épouse Marie-Anne veuve avec 4 jeunes enfants , dont Louise qui n'a que six ans.
À 18 ans , Louise entre au Couvent des Soeurs de la Divine Providence de Portieux (Vosges). Elle prend l'habit dans la Congrégation le 12 août 1857 et prononce ses voeux le 11 septembre 1862 pour prendre le nom de religion de Soeur Reine. Elle est envoyée comme institutrice à Brétigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
Pendant quelques jours de vacances passées à Illfurth avant la rentrée scolaire à Brétigny , elle se présente avec sa mère chez Maître UTZMANN à Altkirch , le notaire de la famille RIEHR. Elle y signe le 28 septembre 1862 un contrat de procuration constituant mandataire générale sa mère Marie-Anne BARTH , propriétaire à Illfurth , veuve de Pierre RIEHR , cultivateur (ADHR 6 E 3/131 , coût de l'acte 2 ,40 F).
De caractère entier , Louise aurait eu , selon ce qu'on raconte à Brunstatt , quelques difficultés d'adaptation au couvent , notamment en ce qui concerne le voeu d'obéissance. Une soeur , chargée de la mettre à l'épreuve , a versé un sac de lentilles sur l'escalier de la maison en demandant à Louise de les ramasser , ce qu'elle a refusé net "Que celle qui les a versées , les ramasse" aurait-elle déclarée.
Après Brétigny , Louise , en religion Soeur Reine , enseigne en 1874 à Rosny-sous-Bois (département de la Seine à l'époque) , puis à Bourville (Seine-Inférieure). Elle quitte la Congrégation en 1880 ou peu après. Depuis son activité d'enseignante à Rosny-sous-Bois , Louise a gardé d'excellentes relations dans cette ville où elle va occuper un poste de Dame de compagnie dans une riche famille au N° 32 de la rue de Neuilly , plus tard , dans d'autres familles de la région parisienne.
En 1882 , à la demande expresse de sa soeur Marie-Anne et de son beau-frère Ignace SPECKLIN , Louise , à l'occasion d'un séjour en Alsace , accorde un prêt de 2.500 F à 5 % d'intérêts à son beau-frère qui avait déjà emprunté l'année précédente 1200 Mark auprès de Barbe TRESCH de Hindlingen. L'acte est signé le 28.4.1882 pardevant Me. Beck , notaire à Hirsingue.
Louise RIEHR vient régulièrement passer des vacances auprès de sa soeur Marie-Anne SPECKLIN à Brunstatt. Elle occupe , en 1910 , une chambre au-dessus du restaurant BEGLÉ-DORITAM , fbg. d'Altkirch. Agée de 66 ans , elle se retire à Brunstatt en 1911 et habite dans une chambre au 16 rue du Château. Elle décède à Brunstatt le 13.5.1922 à 83 ans , décès déclaré par son neveu , l'huissier SPECKLIN Edouard , fils de SPECKLIN Eugène.
Un autre neveu , SPECKLIN Léon (1880-1952) , parle souvent avec admiration et nostalgie de "tante RIEHR" qui , institutrice , lui avait enseigné la langue française et qu'il affectionnait beaucoup. Léon séjourne chez elle lors de ses vacances alsaciennes en 1920 et 1922. Le frère de Léon , Joseph SPECKLIN (1878 Heimersdorf - 1912 Louga/Sénégal) , actif au Sénégal comme Léon , séjourne également chez elle du 27 janvier au 12 août 1910 , deux ans avant son décès au Sénégal.
Léon SPECKLIN
12ème des treize enfants de Ignace SPECKLIN et Marie-Anne RIEHR , mes arrière-grand-parents , Léon est né le 17.6.1880 à Heimersdorf et décédé le 7 août 1952 à Riedisheim , des suites d'un cancer des fumeurs. À sa naissance , sa mère Marie Anne a 44 ans et l'aîné , Jean-Baptiste , mon grand-père , a 18 ans. Deux ans plus tard , elle aura encore un petit Xavier qui mourra à l'âge d'un mois à l'instar d'un autre frère Eugène (1864) et d'une soeur Marie-Eugénie (1861) issue du premier mariage de son père avec MUNCH Marie-Ursule , qui étaient également décédés un mois après leur naissance.
Lorsqu'en 1883 ses parents vendent tout leurs biens et quittent Heimersdorf pour Brunstatt avec leurs 10 enfants , Léon n'a que 3 ans. Il grandit donc à Brunstatt dans le Rosa Gassla de la Walscha Gassa et fréquente l'école publique de Brunstatt. Il profite des séjours de vacances en Alsace de sa tante Louise RIEHR , institutrice et "dame de compagnie" de riches bourgeois à Rosny-sous-Bois , pour apprendre la langue française. Nous ne savons pas quand , dans quelles circonstances et avec qui Léon part au Sénégal.
La vie au Sénégal:
Avant 1914 , toute une bande de jeunes Alsaciens du Sundgau quittent l'Alsace pour le Sénégal , entre autres , lors de la convocation au conseil de révision afin de ne pas effectuer le service militaire allemand.
Au Sénégal , ces Alsaciens se cherchent , se connaissent et se retrouvent souvent , y compris lorsqu'ils sont en vancance en Alsace durant la belle saison d'été. Comme il n'y a pas de routes mais des pistes , on se déplace à cheval (le cheval se méfie des serpents) ou en train. C'est pourquoi nos Alsaciens s'installent pratiquement tous dans les villages le long de "la ligne" , l'unique chemin de fer à l'époque (env. 300 km) , qui relie Dakar (en 1990 1 M. hab. , raffineries de pétrole , industrie légère: huileries d'arachide , traitement du thon , etc.) à Saint Louis (100.000 hab.) en passant par Rufisque , Thiès , Khombole , Tivanouane , Mékhé , Ndandé , Kébémer , Gueoul , Louga et Sakal. Nos compatriotes , faute de distractions , se retrouvent le samedi pour prendre ensemble l'apéritif et faire la nouba. Une maladie dangereuse et douloureuse , la fièvre jaune , transmise par les moustiques tsé-tsé , contre laquelle il n'y avait pas encore de remède à l'époque. Une forte épidémie sévit en 1928. Mais les Noirs ne semblaient pas attaqués par ces moustiques et souffraient moins de cette maladie que les Blancs.
Parmi les relations de SPECKLIN Léon (1880- 1952) et de son frère Joseph Antoine (1878-1912 Louga/Sén.) , on trouve les 4 frères HARTMANN de Carspach , fils de HARTMANN Morand et RIEHR Marie Rosalie. En effet , HARTMANN Morand (9.3.1830 Carspach - ) épouse le 1.6.1862 à Carspach RIEHR Marie Rosalie (24.9.1829 Illfurth-12.12.1873 Carspach) , fille de RIEHR Pierre , soeur de RIEHR Marie Anne , épouse de SPECKLIN Ignace , mère de SPECKLIN Léon et Joseph.
Ce couple HARTMANN-RIEHR a 6 enfants , cousins germains de SPECKLIN Léon et Joseph: Joseph Eugène (15.3.1863- ) , Marie Louise (8.5.1864- ) , Jean-Baptiste (25.6.1865- ) , Caroline (1867- ) , Léon Jean-Baptiste (5.11.1870 - enterré 1953 à Fouras/17) , Emile Blaise (1.2.1879 - 1932 à Dakar/Sénégal).
Les 4 fils sont partis au Sénégal où ils se retrouvent avec Léon SPECKLIN.
(N.B. je n'ai trouvé aucun mariage de ces 4 fils HARTMANN entre 1883 et 1930: vérifié le 29.8.2001 REC à Carspach , pourtant H.Alice prétend que 2 Hartmann se sont mariés à Carspach avec 2 filles BACH vers 1905 , Léon avec Louise et Emile avec Eugénie).
HARTMANN Léon a vécu à Louga et à Ndandé en faisant du commerce d'arachides , HARTMANN Joseph à Rufisque et Emile à Thiès. HARTMANN Pierre (1909 Dakar - 1995 Mulhouse) , fils d'Emile , époux d'Alice qui a vécu 35 ans au Sénégal , a passé tout sa vie au Sénégal et tenait le grand bazar à Thiès. On y trouvait épicerie , droguerie et papeterie , pharmacie et parfumerie , chaussures , tissus nouveautés et lingerie. Pierre est revenu à Mulhouse en 1995 et y est décédé. Leur fils Claude HARTMANN est toujours à Dakar où il dirige un grand garage de réparation et de location d'engins de travaux publics. À Thiès (en 1990 130.000 hab.) se trouvait , outre des usines de construction mécanique et de traitement de phosphate , un tissage. Cette entreprise , créée par SCHAEFFER Ingenieurie et lui appartenant , a d'abord été dirigée par Bernard THIERRY-MIEG , puis par WALTER et en interim par BIHRY Edgar , époux de Colette HARTMANN. Edgar fut tué par un Noir en 1997. Sa veuve habite à Mulhouse. L'usine est devenue NSTSénégal et un Noir la dirige maintenant.
BACH Eugène (1883 Carspach -1962 Altkirch) , son épouse ALLIMANN Anna et leur fils BACH Raymond né en 1914 à Dakar , ont vécu de 1908 à 1932 à Khombole , à 100 km de Thiès. Raymond est déjà revenu à Carspach en 1920. Les BACH reviennent tous les 2 ans en vacances en Alsace. BACH Eugène tient un bazar et , employé de la NOSOCO de Paris , s'occupe des collectes , exportation et transit des arachides vers la France etc. pour le compte de la NOSOCO. La semence de ces arachides est fournie par la NOSOCO au Noirs qui les plantent durant la saison de pluie en août/septembre et les récoltent en mai.
Les BACH reçoivent Léon pendant les vacances à Carspach , notamment en 1922. (cf. photos de Carspach).
Un autre ami de BACH Eugène , MARCK Émile vit aussi au Sénégal.
Si SPECKLIN Léon revient régulièrement en Alsace pour passer les vacances dans un climat plus agréable que l'été sénégalien , vers la fin de sa vie professionnelle après la guerre 1939/45 , il s'y rend plus fréquemment en attendant de s'y fixer définitivement pour sa retraite , vivant de ses rentes. Il en profite pour faire la tournée de ses frères et amis qu'il affectionne particulièrement , pour faire la connaissance de ses neveux et nièces , mais aussi pour des virées à Paris. Ainsi il rend visite à ses lointains cousins à Heimersdorf , notamment à la scierie , à sa tante religieuse SPECKLIN Marie-Thérèse (1870-1947) Soeur Ignace de la Passion à Alençon , à son neveu SPECKLIN Charles (1893-1937 Paris) installé à Ivry-s/Seine avec la famille duquel il correspond jusqu'en 1940 , à ses amis BACH , HARTMANN , etc.
L'épouse de ce dernier , HARTMANN Alice , a qitté le Sénégal en 1936. Elle a bien connu Léon et habite à Mulhouse-Dornach 138 rue de Belfort , Tél. 03 89 43 32 22
Après 1918 , lors de ses séjours en Alsace , Léon s'installa habituellement dans une chambre chez sa tante Louise RIEHR à Brunstatt à l'étage du N°348 Avenue d'Altkirch où elle vivait jusqu'à son décès en 1922. Après la guerre 1939/45 Léon , lors de ses visites en Alsace , occupait une chambre de la maison à Riedisheim , au N° 25 rue Jeanne d'Arc , domicile de son neveu JUNG Marcel (1904-1956) , fils de sa tante SPECKLIN Rosalie qui avait épousé en 1898 JUNG Eugène. Durant l'hiver 1952 , Léon , déjà fatigué , ne voulut pas aller en Alsace où il aurait souffert du froid , mais restait jusqu'en avril à Montpellier au climat plus doux. Il y prenait pension à l'Hôtel de Nice au 14 rue Boussairolles. C'est de là qu'il accusa reception de mes voeux de bonne année.
Notre père Camille ne figurait pas parmi ses neveux affectionnés. Il est probable que les relations de Léon avec son frère aîné Jean Baptiste (1862-1936) et sa famille , mais surtout avec sa belle-soeur Françoise , un peu acariâtre , étaient tout sauf cordiales. Mépris , condescendance ou jalousie des uns ou des autres? Toutefois , après la fin des études de ses fils Robert et de Paul , dans les années 1948 , notre père Camille nous incita à rendre visite à Léon. Probablement était-il fier de la réussite professionnelle de ses fils et souhaitait-il le montrer à Léon. À moins que ce soit pour des raisons matérielles? Robert et Raymonde , venant de Paris en vacances en Alsace , allaient rendre visite à Léon à Riedisheim. Dès mes débuts de travail chez Dollfus & Noack à Valdoie , je suis allé voir à l'occasion ce cher oncle que nous trouvions un peu excentrique ou plutôt exotique , nous accueillant dans son séjour à Riedisheim garni d'innombrables objets africains , habillé d'un pyjama blanc très léger , assis par terre sur un coussin , caressant ses doigts de pied. Il ne manquait que la musique africaine au son du tam-tam et la fumée d'opium , sinon le tableau aurait été complet. Célibataire endurci , Léon se vantait d'avoir été souvent marié. Ces rencontres étaient sympathiques et Léon , que nous vousoyons et qui nous tutoyait , était très agréable à fréquenter. Il nous montrait avec plaisir en les commentant avec ostentation les différents bijoux et objets d'art africains qui garnissaient son home. Vers 1951 , il évoquait sa mort. Il regrettait que ses affaires puissent tomber dans des mains non expertes qui ne sauraient retrouver la valeur qu'il y attachait.
Au printemps 1952 , je lui ai présenté ma fiancée Blandine et nous l'avons invité à notre mariage fixé au 12 juillet à Tarcenay. Visiblement la compagnie des jeunes et belles femmes le réjouissait et devait lui rappeler le temps de sa splendeur sénégalaise. Mais le sort en décida autrement et sa santé ne lui permit pas d'être des nôtres à la fête. Ancien fumeur assidu , Léon souffrait d'un cancer de la gorge. Il entrait en juin 1952 à la clinique St. Sauveur de la rue du Bourg à Mulhouse pour une intervention chirurgicale. Le 15 juin Blandine et moi , nous lui rendons visite à l'hôpital , mais il venait d'être opéré et était trop faible pour nous accueillir. Le 14 juillet , Robert et Raymonde , venant de Paris , l'ont vu à son domicile à Riedisheim , d'abord accueilli par notre cousin Marcel JUNG , puis ils sont montés chez Léon. Celui-ci leur a déclaré qu'il venait de faire un testament déposé chez Me. Léon RUEFF à Mulhouse , qu'il nous donnait , à Robert et à Paul , un lingot d'or à chacun ou la contrevaleur de 500.000 FFR , au choix , qu'il fallait mettre Paul au courant , mais ne rien dire de ceci à notre soeur Camille à laquelle il laisserait moins , qu'il prépare une nappe brodée comme cadeau de mariage pour Paul. Le samedi suivant , je suis passé chez Léon , comme demandé , avec Blandine. Il nous remet le cadeau de mariage et nous confirme ce qu'il avait dit à Robert. Léon décède le 7 août 1952 et nous assistons à son enterrement le samedi 9 août à Brunstatt. À cette occasion , Marcel JUNG nous glisse à l'oreille de passer à son domicile. Nous y allons , Robert , Raymonde et moi le samedi 23 août. Marcel JUNG nous informe qu'il est institué légataire universel de l'oncle - ce que nous sommes allés vérifier chez le Notaire RUEFF - et que l'oncle a fait un testament avant d'entrer à l'hôpital. L'oncle lui a dit "Penses à Paul et Robert". JUNG nous dit qu'il y avait 100.000 F pour chacun des 3 enfants de Camille et nous a remis les liasses de billets et nous a demandé , de la part de Léon , de ne rien dire à notre père - la somme a été remise à Nini dans l'après-midi. Quand nous avons informé Marcel de ce que l'oncle nous avait promis , il était étonné: "Mais il y en a 12 et il n'y a pas d'or pour chacun , l'oncle ne m'a pas parlé de cette promesse verbale et j'exécute ce qu'il m'a dit de faire". Rentrant confus , nous décidons de confirmer les promesses et les faits par écrit. Robert , furieux , prépare un projet de lettre à mon avis trop agressif que j'ai atténué et que Robert (l'aîné!) lui fait parvenir le 5 septembre. Marcel nous répond le 23 septembre en confirmant ce qu'il nous avait dit verbalement , qu'il ignore absolument les intentions prêtées à l'oncle , que nous aurions dû nous en préoccuper de son vivant , que pour lui , l'affaire est close et que cet incident ne devait en rien altérer nos relations de famille. Nous en sommes restés là , ne sachant si effectivement nous avons été grugés et par qui. Le pauvre Marcel n'a pas survécu longtemps à Léon , car il décède en 1956 , à l'âge de 52 ans. Toutefois , ayant fait des recherches vers 2001 , auprès de personnes qui l'ont connu en Afrique , les promesses fumeuses non tenues ne nous surprennent plus. (8/2001 Paul F. SPECKLIN)
(Pour l'épisode de l'année 1952 , j'avais gardé copie des lettres et des notes personnelles. Quant à sa vie passée au Sénégal et chez ses amis alsaciens , des informations me sont données en août 2001 par M. BACH Raymond (né en 1914 à Dakar) , fils de BACH Eugène , lors de mes visites à Carspach 6 rue du Vignoble tél. 03 89 40 93 16 , lors de la recherche d'un photo dans le verger ALLIMANN prise à Carspach sur laquelle se trouve l'oncle Léon.
Entretien téléphonique du 16.et 23.8. avec Mme. Alice Vve. Pierre HARTMANN 138 rue de Belfort à Mulhouse , Tél. 03 89 43 32 22. Je lui envoie en août un projet d'histoire de Léon. Mme. Hartmann m'appelle le 23.01.2002 pour demander si je l'ai oublié à la suite de ma lettre de la rencontrer d'août 2001. Entretien avec elle le 29.01.2002 où elle évoque des souvenirs et je corrige certains éléments.
Histoire de Léon SPECKLIN (1880 Heimersdorf - 1952 Riedisheim)
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