détails sur (9/2) Joseph SPECKLIN


(9°/2) MARIAGE Joseph SPECKLIN - Sophie Marie HIRTH
fils de (8/1) SPECKLIN Paul (1789-1858 Zillisheim) et BECK Catherine
pt.fils de (7/1) SPECKLIN Paulus (1760 Tagsdorf-1809 Zillisheim) et de KIEFER Catherine
bisaïeuls: (6/1) SPECKLIN Jean (1724-avt.1783 Tagsdorf) et TEIFFER Anne-Marie
trisaïeuls: (5/1) SPECKLIN Jean (1692-1733 Tagsdorf) et Catherine LIECHT ( -1751)

SPECKLIN Joseph (30.5.1838 Zillisheim-1917 St.Quentin/Aisne) , ouvrier de fabrique textile à Mulhouse , puis pareur à la Fabrique de Broderie BASQUIN à St.Quentin.
oo 21.10.1866 à Zillisheim , HIRTH Sophie Marie (13.11.1838 Zillish.-1902 St.Quentin/Aisne) , s.état , fille de HIRTH Jean , journalier (1809-1863) , 56 , et RIEDEN Catherine , s.état (1813-1894) , 54 , de Zillisheim. Témoins: SPECKLIN Paul , 48 , ouvr.fabr. , KNECHT Aloïse , 29 , ouvr.fabr. , NEYER Georges , ouvr.fabr. 40 , frère et beaux-frères de l'époux , HIRTH Joseph Edmond , ouvr.fabr. , 22 , frère de l'épouse.
Le couple avec ses trois enfants quitte l'Alsace en optant pour la France en 1872 , s'installe à St.Quentin , et travaille dans l'industrie textile comme pareur.
leurs enfants (SPECKLIN-HIRTH) , nés à Zillisheim , Oberdorf , puis à partir de 1872 , à Fluquières/Aisne: 1) SPECKLIN Joseph Edouard (14.7.1867-28.1.1869)
2) SPECKLIN Edouard Joseph (24.3.1869-17.1.1939 St.Quentin/Aisne) (10°/2)
oo 3.9.1898 St.Quentin VELU Victorine (24.3.1873-1.3.1953 St.Quentin)
3) SPECKLIN Rosalie (30.9.1870- 2.12.1957 Castres/Aisne 02680)
4) SPECKLIN Marie (1873 Fluquières/Aisne- 1949 St.Quentin/Aisne) célibataire ,
5) SPECKLIN Joséphine (1875 Fluquières/Aisne-1915 St.Quentin/Aisne) oo COLLART Emile
leur fille: COLLART Madeleine (1901-1992 Bruxelles) célibataire
6) SPECKLIN Sophie (1885-1948 St.Quentin) célibataire

Témoignage de COLLART Madeleine (1901-1992) , écrit en 1981 et 1983 , sur la vie et la mort de son grand-père SPECKLIN Joseph (1838-1917) , remis en 1998 par SPECKLIN Marc <12/2>:
"Pendant la guerre (1914-1918) Mademoiselle BASQUIN , fille des gros industriels où Edouard SPECKLIN (1869-1939) était employé , nous donnait bénévolement des cours. Ayant appris que j'étais la nièce de Monsieur SPECKLIN et que mon grand-père avait été malade , spontanément elle s'écria: ŚMais je retourne avec vous et vais saluer ce vrai Français' Voyez la tête des tantes Marie et Sophie quand , à mon coup de sonnette , j'ai annoncé très simplement ŚMademoiselle BASQUIN est venu dire bonjour à grand-papa'. Ce dernier , assis dignement dans son fauteuil , la reçut dignement tel un monarque , avec son bon sourire. La visiteuse prit ses deux mains; ŚMonsieur SPECKLIN , j'ai un très grand plaisir à connaitre le père d'un des meilleurs employés de mes parents. Ils citent souvent son nom qui m'est familier depuis longtemps. Soyez fier de votre fils!' Je revois la scène , grosso modo le sens de la conversation. Le lendemain , fière comme un paon , j'étais appelée dans le bureau de Mademoiselle BASQUIN: ŚMadeleine , merci de m'avoir fait connaître votre grand-père. Vous appartenez à une belle famille , restez en digne!'
Depuis la mort de ma mère en octobre 1915 , j'étais chez grand-papa et j'étais donc la seule pour partager ses derniers jours éprouvants de mars 1917 , avec les tantes Sophie et Marie , ses filles. L'évacuation de St.Quentin commencée le 1er mars 1917 , nous ne sommes parties , les tantes et moi que le 10 ou 11 , ayant eu une semaine de prolongation , vu l'état de grand-papa dont on attendait la mort chaque jour. Tante Rosalie SPECKLIN (1870-1957) partit avec Edouard et Marguerite; puis ce fut mon oncle Edouard SPECKLIN (1869-1939) , tante Victorine et Robert. Nous étions les seuls dans la rue Thulot avec une rentière voisine et amie , madame DUPONT et un pompier. Nous avions peur des pillards. La tante Marie avait été autorisée à partir avec son père et avait donc sa valise préparée séparément de nos bagages. Elle emportait le Crucifix familial alsacien , qui , à ce qu'on raconte dans la famille , fut donné par un moine et se transmet fidèlement et religieusement de génération en génération. On espérait que ce Crucifix pourrait consoler le vieux grand-père. Le matin du 10 ou 11 mars , une ambulance vint chercher notre grand-père et la voisine , Mme DUPONT ... mais docteur et ambulanciers allemands refusèrent à tante Marie d'accompagner les malades , même jusqu'à la gare. Bouleversée , craignant que son père n'ait froid , a-t-elle dit aux Allemands , elle se saisit du vieux châle , relique d'Alsace qui servait de tapis de table , et le mit sur les épaule du pauvre grand papa , afin qu'il ait quelque chose d'Alsace avac lui."
Marc ajoute: "Joseph (9/2) , décédé en 1917 dans les Ardennes , ne retourna jamais en Alsace. Emigré en Picardie , il vécut avec sa famille en véritable Alsacien: usage du dialecte en famille entraînant quelques problèmes avec la fiancée d'Edouard (10/2) , pure Picarde , qui n'entendait pas souvent parler français dans la maison de ses futurs beaux-parents. Son épouse Sophie HIRTH ne parlait presque pas français bien qu'ayant vécu 30 ans dans l'Aisne. La vie de famille était intense mais stricte: enfants couchés au retour du travail du père qui voulait , le soir , dîner seul avec son épouse; le repas dominical traditionnel , après la messe , réunissait la famille autour de la table où seul , le fils aîné Edouard avait le droit de parole; les filles se contentaient du droit de réponse. Malgré ces règles très sévères , Joseph était très aimé en famille comme au travail où les Picards le considéraient comme un homme juste et bon." 5/1999 PFS